Oxford=premiere partie

chap1:La carafe de Tokay

Ondine et son daemon traversèrent le Réfectoire où grandissait l'obscurité,en prenant bien soin de rester hors de vue des Cuisines.Les trois longues tables qui occupaient toute la longueur du Réfectoire étaient déjà dréssées,l'argenterie et les verres réfléchissait la lumière déclinante,et les longs banc était tirés,prêts à acueillir les convives.Ondine atteingnit l'éstrade,jeta un coup d'oeil discret vers la porte ouverte des Cuisines et,ne voyant personne,s'approcha de la table surélévée.
-Tu n'est pas sérieuse,chuchota son daemon.Sois sage.
Il se nommait Pantalaimon,et,à cet heure,il avait pris l'apparence d'un papillion de nuit marron pour passer inaperçut dans l'obscurité du Réfectoire.
-Ils font bien trop de bruit dans la cuisine pour nous entendre, répondit Ondine à voix basse.Et l'Intendant n'apparait qu'au premier son de cloche.Cesse de t'inquieter.
Malgré tout,elle dépassa la table pour pénétrer à l'interieur du Salon; là,elle se redressa en regardant autour d'elle.La piece était éclairé juste par une petite cheminée où crépitait du bois mort.Ondine avait passé toute sa vie au collège,mais jamais elle n'avait vu le Salon:seul les Erudits et leurs invités pouvaient entrer ici, et uniquement des hommes.Les servantes elles-mêmes ne fesaient pas le ménage dans cette pièce.Cette tâche était reservée au Majordome.
Pentalaimon se posa sur l'épaule d'Ondine.
-Alors,tu est contente?On peut s'en aller maintenant?murmura-t-il.
-Ne dis pas de bétises!J'ai envie d'en profiter!
C'était une vaste pièce,avec une table ovale en bois de rose vernis, sur laquelle etait posés plusieurs carafes et des verres,ainsi qu'un nécessaire de fumeur en argent avec un râtelier a pipes.Sur un buffet, non loin de là,se trouvait un petit poêlon et un panier contenant des têtes de coquelicot.
-Ils ne manquent de rien, hein, Pan?commenta-t-elle à voix basse
-A ton avis ,de quoi parlent-ils ici?commença Ondine
Mais,avant d'avoir achevé sa question, elle entendit des voix de l'autre côté de la porte.
-Dérrière le fauteuil,vite!murmura Pantalaimon
En un éclair, Ondine se precipita dérrière le dossier.Hélas,ce n'était pas le meilleur endroit pour se cacher: il était situé au milieu de la pièce et, à moin de ne faire aucun bruit.....
La porte s'ouvrit et la lumière changa: un des intrus tenait une lampe qu'il déposa sur le buffet.Ondine apercevait ses jambes, dans leur pantalon vert foncé et leurs chaussures noires lustrées.C'était un domestique.
Puis une voix rauque demanda:
-Lord Asriel est arrivé?
C'était le Maître.Alors que Ondine retenait son souffle, elle vit le daemon du serviteur(un chien, comme presque ous les daemon des serviteurs)entrer en trottinant et s'asseoir sagement près de lui; puis les pieds du Maître apparurent a leur tour, chaussé de soulier noirs usés qu'il portait constamment.
-Non Maître, repondit le Majordome.Aucun nouvelles non plus de l' Aerodock.
-Il aura fain en arrivant, je suppose.Conduisez-le directement au Réfectoire.
-Très bien, Maître
-Avez vous décanté à son intention une bouteille de ce tokay assez particulier?
-Oui, maitre.Le 1898, comme vous l'aviez ordonné.Je me souvient que se Seigneurie a un faible pour ce vin?
-Parfait ,vous pouvez disposer maintenant.
-Avez vous besoin de la lampe Maitre?
-Oui, laissez la.Vous penserez à venir l'entretenir au cours du repas.
Le majordome s'inclina légèrement et pivota sur ses talon pour s'éloigner:son deamon ,bien dressé le suivit en dodelinant des ses pattes.De sa cachette qui-n'en-était-pas-vraiment-une, Ondine vit le Maître se diriger vers une imposante penderie en ébène dans un coin de la pièce, décrocher sa toge suspendu sur un cintre et l'enfiler péniblement.Le Maître avait été un homme robuste, mais il avait maintenant plus de 70 ans ; ses mouvement était raides et lents.Son daemon avait l'apparence d'un corbeau, et dès que le Maître eut finit d'enfiler sa toge,le volatile s'élança du haut de l'armoire pour venir se poser à sa place habituelle, sur l'épaule droite du veillard.
Ondine sentait que son daemon etait rongé d'angoisse même si il ne fesait aucun bruit.Elle, au contraire éprouvait un délicieux sentiments d'éxcitation.Le visiteur auquel avait fait allusion le Maître, Lord Asriel, n'était autre que son oncle, un homme qu'elle admirait et redoutait grandement.On racontait qu'il s'occupait de haute politique, d'exploration secrètes et de guerres lointaines, et Ondine ne savait jamais a quel moment il allait réapparaître.C'était un homme au temperament féroce: si par malheur il la surprenait dans cet endroit,il la punirait sévèrement,mais ca ne serait qu'un mauvais moment à passer.Cependant,ce qu'elle vit ensuite changea totalement le cours de ses pensées.
Le Maître sortit de sa poche un papier plié qu'il déposait sur la table.Après avoir ôté le bouchon d'une carafe contenant du vin à la riche robe or, il déplira le papier et versa dans la carafe la fin poudre blanche qu'il contenait,avant de chiffonner la feuille et de la jeter dans le feu.Il prit ensuite,dans sa poche,un crayon avec lequel il remua le vin,jusqu'à ce que la poudre soit totalemant dissoute,et il remit le bouchon dans la carafe.
Son daemon emit un bref et faible croassement.Le Maître lui répondit à mi-voix et ses yeux ternes aux paupieres tombantes balavèrent la pièce, puis il en ressortit par où il était entré.
-Tu a vu ca Pan?demanda Ondine
-Evidemment que j'ai vu!Dépêchons-nous de filer avant l'arrivé de l'Intendant!
Mais au même moment,le tintement d'une cloche résonna a l'autre bout du Réfectoire.
-La cloche de l'Intendant!s'exclama la fillette.Je croyais que nous avions d'avantage de temps.
Pantalaimon fila à tire-d'aile vers la porte du Réfectoire et revint presque aussi rapidement.
-l'Intendant est déjà là!declara-t-il.Et tu ne peut pas sortir par l'autre porte...
L'autre porte ,celle par laquelle le Maître était entré et sorti, donnait sur le corridor très fréquenté qui reliait la bibliothèque à la salle des Erudits.A cette heure,il était encombré d'hommes qui avait à faire.Ondine avait envisagé de repartir d'où elle était venue,croyant disposer de quelques minutes supplémentaires avant que retentisse la cloche de l'Intendant.
Si elle n'avait pas vu le Maître verser cette poudre dans le vin, peut-être se serait-elle risquée à affronter la colère de l'Indendant, ou à traverser ,en esperant ne pas être remarquée par ses impruntant.Mais elle était désoriantée et hésitait.Entendant l'Intendant approcher ,elle se presepita vers la penderie en ébène,ouvrit la porte,se cache a l'intérieur et referma la porte juste avant que l'Intendant surgisse..Pan,lui,s'était glissé sous un fauteuil.
Elle entendait la respiration pénible de l'homme et,par l'entrebâillement de la porte mal fermé, elle le vit arranger les pipes sur le râtelier à coté du nécessaire de fumeur et jeter un coup d'oeil vers les carafes de tokay et les verres.après quoi,il aplatit ses cheveux sur les oreilles avec ses deux paumes et s'adressa à son daemon.L'Intendant était un domestique, son daemon était donc un chien; mais c'était un domestique de rang supérieur,et le chien aussi par conséquent.
En vérité,il avait l'aspect d'un setter roux.L'air soupçconneux, il regardait partout autour de lui,comme s'il sentait la présence d'Ondine à son grand soulagemment.Elle avait peur de l'Intendant, car il l'avait déjà corrigé à 2 reprises.
Elle netendit un petit chuchotement; Pantalaimon s'était faufilé dans l'armoire à ses côtés.
-Et voilà,on n'est obligé de rester là ,maintenant!
Pourquoi tu ne m'écoute jamais?!
Elle attendit pour repondre que l'Intendant soit parti.Son travail consistait à surveiller le service de la table haute, et elle entendait les érudits qui pénétrait dans le réfectoire, le murmure des voix, le frottement des pieds.